Les Rues et Ruelles
Les Autres Monuments
Les Principaux Monuments
Le Château.
En 1160, le
premier seigneur de Châteauvillain, Hugues de Broyes aménagea le
donjon en demeure résidentielle. Un château fut construit en 1190
entouré de remparts. Ses descendants continuèrent de développer
les structures de la ville notamment en l'entourant d'une enceinte au
XIème siècle. Une deuxième enceinte composée de 60 tours sera
édifiée au XIVème siècle.
La notoriété de Châteauvillain
était telle qu'en 1519, François Ier y passa la nuit. A cette
occasion, on lui réserva six pièces pour lui et ses valets dans le
château qui renfermait une vingtaine de Chambres.disputant la
succession du domaine, la famille fut obligée de le vendre en
1580.
Le domaine fut racheté au prix de 400 000 livres par un
financier italien, Vincente d'Adjacette pour que son fils puisse
s'unir avec une dame de noble lignée qui ne voulait épouser qu'un
comte ou un duc. Son fils, François-Louis d'Adjacette mis plus d'une
fois les habitants de Châteauvillain en danger par rapport à la
politique qu'il appliquait. Cette famille restaura le château à la
fin du XVIème siècle mais après quatre générations, elle vendit
le domaine en 1623 à Nicolas de l'Hôpital, Duc de Vitry.
Il fut
l'un des personnages les plus importants dans l'histoire de la cité.
D'origine napolitaine, il fut tout d'abord capitaine des gardes du
roi et maréchal de France
Il participa sur le pont du Louvre à
l'assassinat de Concini qui était ministre de Marie de Médicis en
1617. Par cet acte, Il devint bâton de Maréchal de France et
gouverneur de Provence. Toutefois pour des actes arbitraires, il sera
embastillé par Richelieu. Par la suite, Il sera nommé duc et pair.
Il édifia à coté de l'ancien château, un autre château d'une
superficie d'un hectare. Ce château passait pour
un des plus
beaux de Champagne ».
Le corps
principal de ce château était somptueux. On y dénombrait 42
chambres richement meublées et parées de splendides tapisseries des
Gobelins. Les travaux du château s'interrompront lors de la mort du
duc en 1644 et le domaine sera vendu en 1679.
Jean-André
ADELBERG, comte de Morstein et grand trésorier de Pologne, racheta
le domaine pour 900 000 livres. Son fils lui succédera en 1694 mais
deux après à sa mort, le domaine fut mis en vente
A la fin du
XVIIème siècle, Le comte de Toulouse Louis-Alexandre de Bourbon,
fils légitimé de Louis XIV et de madame de Montespan acheta le
domaine à l'âge de 19 ans. Le roi lui érigea le domaine de
Châteauvillain et d'Arc en Duché-pairie. Son fils, le Duc de
Penthièvre, Louis Jean Marie de Bourbon surnommé « le prince des
pauvres », était grand amiral de France et gouverneur de Bretagne.
Il fut le dernier seigneur de Châteauvillain jusqu'à la
séquestration de ses biens en 1793 pendant la révolution
française.
Le château sera compris dans les biens nationaux pour
être détruit de 1804 à 1806, suivi par le donjon en 1830. Pendant
30 ans, les gens vivront dans les décombres du château seigneurial.
Les Fortifications
Ce mur est un vestige de la première en ceinte de ville, qui daterait du XIIème siècle.
L'imposante épaisseur de cette muraille est obtenue par la technique du double parement extérieur et intérieur avec remplissage et blocage de terre argileuse et de pierres.
L'ancien Château fortifié, aujourd'hui disparu, mais dont le donjon crénelé dominait le site. Une seconde muraille de ville encore plus étendue couronnait le système défensif de Châteauvillain.
La Tour Saint Marc ou la tour des Larrons.
Ici se terminait le parcours des brigands et voleurs. Après avoir été jugés par le seigneur, ils y étaient emprisonnés.
La tour Saint Marc faisait
partie de la première enceinte de la ville et constitue aujourd'hui
un élément important pour la connaissance de cette période. Elle
mesure 12 mètres de haut et a un diamètre de 10 mètres environ.
A
l'origine, un toit en laves de forme cylindro-conique terminait cet
ensemble. Derrière ses murs, quatre niveaux se superposaient.
Le
niveau supérieur pourvu d'archères servait à la surveillance et à
la défense. Un escalier en colimaçon logé dans la paroi,
permettait d'y pénétrer.
Le niveau intermédiaire servait de
poudrière. C'était un espace clos d'une hauteur d'un mètre
soixante quinze seulement accessible par une trappe. La salle
principale pavée de pierre accueillait les gardes et étaient
agrémentées d'une cheminée, et de latrines. On y accédait depuis
l'extérieur par un couloir radial.
Le cul-de-basse-fosse d'une
profondeur de 6 mètres s'ouvrait par une trappe. Servant de cachot,
il y régnait une atmosphère obscure et humide par la proximité de
la rivière qui à l'époque passait à ses pieds. Toute tentative
d'évasion était impossible sans une aide extérieure.
La ruelle Saint Marc servait de chemin de ronde. Il existait une compagnie d’arbalétriers fondé au XIVème siècle par l'épouse d'un seigneur de Châteauvillain, Jeanne de Tremelay. Cette compagnie montait la garde le long de la muraille accompagnée des habitants qui devaient effectués cette tache en guise de corvée. L'insécurité à Châteauvillain était telle que chaque habitant ne sortait plus que la dague au poing et l'arquebuse sur l'épaule.
Le Colombier
datant du
XVIIème, contient 3000 boulins en pierre qui s'étendent sur toute
la hauteur de l'édifice. Par ce fait, il est appelé Colombier de
pied.
L'élevage des pigeons était un droit réservé
exclusivement au seigneur. Par la grandeur du colombier s'évaluait
sa richesse et son pouvoir. On peut donc en déduire que la fortune
du duc de Vitry était imposante.
L' Église Notre-Dame de l'Assomption,
a été inaugurée
par le Duc de Penthièvre en 1784.
Elle est le symbole de la
renaissance de Châteauvillain qui sortait d'une période financière
difficile.
Cette église succédait à une église de style roman
du XIVème siècle. Le clocher reste le seul témoin de cette
époque.
Cet édifice est attribué à l'Architecte Nicolas
Lancret bien que les plans furent élaborés par un architecte du nom
de Massol. En effet, celui-ci débuta les travaux en 1780. Mais il
rencontra des difficultés lors de la construction notamment avec le
chœur qui s'écroula. On fit alors appel à Germain Soufflot,
architecte parisien auteur de l'église Sainte Madeleine appelée
aussi Le Panthéon.
Après avoir donné son accord sur les plans
de Massol, il modifia les plans de la façade; ce qui lui valu d'être
classée par les Monuments Historiques.
L'intérieur de l'église
repose sur le schéma basilical. Elle se compose d'une nef flanquée
de deux collatéraux se terminant par le chœur. Ce dernier est
entouré par quatre chapelles. Soutenu par une voûte d'arête à
l'exception du chœur qui est surmonté d'une coupole, la
particularité de cet édifice réside dans ses parois qui furent
entièrement peintes par un artiste du nom de Télémaque Jourdheuil
de Varennes.
Ses peintures relatent divers événements bibliques,
notamment sur les voûtes de l'allée centrale avec une annonciation,
la fuite en Egypte, Marie au pied de la croix.
Les fenêtres en
arc en plein cintre présentent des vitraux du XIXème siècle qui
ont offert par différentes congrégations religieuses. Quelques
peintures et pièces de mobiliers méritent notre attention comme une
nativité en bois polychrome datant du XVIIème siècle s'inspirant
de la création dite de « Val de Grâce » de Michel Anguier,
sculpteur de Louis XIII.
Les autels en marbre et la chaire date du
XVIIIème siècle.
Une vierge à l'enfant en marbre fut ramenée
du couvent des récollets. Cette représentation reprend un thème
familier de la région champenoise. Un chemin de croix en métal
argenté est le travail d'orfèvres parisiens du XIXème siècle. On
peut encore apercevoir les blasons de la ville et de la famille de
Penthièvre sur la voûte qui soutient le buffet d'orgues reconstruit
en 1877 par Cavaillé-Coll. Ce travail fut classé par les monuments
historiques.
La Tour des Linottes ou la Tour Agnus.
Son nom fait référence à certaines expressions comme avoir une tête de linotte ou siffler la linotte. On ne connaît pas l'origine exacte de cette appellation.
C'est une tour qui daterait de la seconde enceinte du
XIVème siècle. Il s'agissait d'un corps de garde.
Il
est nécessaire de s'y arrêter pour admirer son appareillage qui en
fait sa particularité.
Cette tour est constituée de pierres à
bossage, dont le procédé date de la renaissance, se présente sous
la forme de pierres arrondies laissées apparentes. Celle-ci, dont
l'épaisseur atteint les 1,20 m, devait résister aux coups de
béliers et aux boulets de pierre. Cet appareillage pouvait être une
manière supplémentaire d'impressionner l'ennemi.
La tour des
Linottes rappelle les parois de la tour Navarre de Langres.
La Chapelle de la Trinité.
Il fut un temps où les lépreux, isolés, frappés de mort civile, étaient conduits en procession par les prêtres jusqu'à la Maladière.
C'est en souvenir de cette ancienne léproserie que Joachim Forgemont, Chanoine et Savant Docteur né à Châteauvillain, fit construire en 1604 la Chapelle de la Trinité.
La porte avec ses jolies colonnettes de bois s'entrouvre sur de très anciennes peintures à la détrempe malheureusement fort abimées.
Une seule fenêtre en plein cintre autrefois garnie de beaux vitraux représentant Dieu Le Père, le fils tenant sa croix et la Colombe rappelle la Sainte Trinité à qui la Chapelle est dédiée.
L' Aujon,
cette rivière a toujours beaucoup marqué de son empreinte la vie des Castelvillanois.
Au Moyen-Âge et jusqu'aux temps troublés des guerres de religion, tout un système de vannage sur ses nombreux méandres a servie parfois à moduler ou inonder les fossés au pied de nos murailles et à rendre ainsi plus difficiles ses abords.
Pour la vie quotidienne, Châteauvillain était approvisionnée en eau par ses très nombreux puits intramuros et l'irrigation de ses jardins en était grandement facilitée.
Une ancienne huilerie nous rappelle que l'Aujon était source d'activité et de vie.
Le Couvent des Cordeliers
Jean I dit l'aveugle, Seigneur de Châteauvillain, à son retour de croisade décide en 1286 la construction hors murs du Couvent des Cordeliers.
Après avoir franchi la porte ogivale, on accédait par un escalier monumental au cloître et à l'église qui aurait pu contenir, dit-on, jusqu'à 3000 fidèles.
Doté de beaucoup d'objets de valeur et notamment d'une superbe croix en or, ce couvent a subi les tragédies des guerres de religion en 1562 et 1567.
Restauré, les Cordeliers y demeurèrent jusqu'en 1635, date à laquelle le Couvent fut rattaché aux Récollets.
L'église et une partie du Couvent ont finalement été détruits entre 1793 et 1795.
La Tour de l' Auditoire
Cet édifice faisait partie du Château Seigneurial qui, situé au centre du village, possédait sa propre défense.
La châtelain rendait la justice dans cette tour moyenâgeuse, autrefois certainement munies de barbacanes aujourd'hui disparues.
Les bâtiments rectangulaires de cette façade sud servaient d'écuries.
La tour accueille maintenant une exposition sur les vestiges de Châteauvillain et de sa région ainsi que des expositions temporaires dans les étages supérieurs.
La Porte-Madame
C'est l'une des trois grandes portes qui permettaient d'entrer et de sortir de notre ville.
Elle faisait tout naturellement partie des murailles aux XIIème, XIVème siècles qui défendaient notre cité.
Les Portes Saint Jacques et de la Voyre ont été démantelées début XIX ème siècle.
En 1655, le Duc de Vitry ordonne la construction autour du bois d' Epoisse d'un mur en pierres sèches de 6km et fait sa réserve de chasse.
Aujourd'hui, la Porte-Madame donne accès sur le Parc aux Daims.
La Lavoir
Construit en 1789, restauré en 1828, il possèdait un ingénieux système de parquet flottant.
Avec une manivelle reliée à des systèmes d'engrenage, chaque lavandière pouvait à son gré faire monter ou descendre un parquet en bois plus ou moins au niveau de l'eau.
Situé en face d'une fontaine, l'approvisionnement en eau était facilité par la proximité de l'aujon.
La charpente en chêne et ses assemblages est particulièrement remarquable.
L'hôtel de Ville,
bâtiment de style louis XV, construit en 1784 par l'architecte Lancret, qui est également l'auteur de celui de Chaumont, chef-lieu de la Haute-Marne.
Sur la
façade de la Mairie, classé aux monuments historiques, sur le
tympan de son fronton, figurait jusqu'en 1837, des armes du Duc de
Penthièvre.
La croix de guerre 1939-1945 avec étoile de Bronze
décernée pour la vaillance de la cité et pour honorer la mémoire
de ses dix-sept fils fusillés par l'ennemi remplace les blasons du
seigneur. En effet, le 24 Août 1944, les allemands, se sentant
battus, voulurent frapper une dernière fois en semant la terreur et
faisant couler le sang des Castelvillanois. Ils prirent au hasard des
innocents qu'ils ont abattu dans la rue et d'autres ont été amenés
au parc de Châteauvillain pour être fusillés.
La Place du Mail,
La place du Mail, sert de parking de l'Entrée au Parcs Aux Daims(La Porte-Madame) et pour la Maison de Retraite.
La
promenade du Mail fut le témoin de nombreuses attaques pendant les
guerres de religions de 1565 à 1567 et pendant la ligue en 1583 où
les ligueurs firent une brèche de cent pas dans l'enceinte mais leur
tentative d'invasion échouera.
Châteauvillain fut un village
constamment attaqué du fait de sa position sur les frontières de
France et de Bourgogne. Au XIème siècle, après avoir été pillé,
incendié, Châteauvillain ne comptait plus que 120 habitants. On en
dénombrait avant 1200. Six événements sanglants se répartissent
de 1565 à 1592.
Le Passage Couvert
A l'intérieur de nos murailles, malgré toutes les menaces, de querelles, ou de guerres qui pesaient sur les Castelvillanois, la vie devait toute fois s'organiser.
Les ruelles et notamment les passages couverts sous les maisons, sont un exemple frappant et pittoresque de leur ingéniosité.
En effet, ces passages, une fois bouchés, permettaient la libre circulation entre les maisons des habitants et de leurs biens, sans risquer les attaques extérieures.
Présentation de Châteauvillain
Châteauvillain, chef lieu de Canton, est une commune située en Haute-Marne (52120) à 20 km de Chaumont (préfecture) et compte 1800 habitants environs, avec les communes associées de Marmesse, Créancey, Essey les Ponts et Le Hameau de Montribourg.
L'origine du nom de Châteauvillain
La plus ancienne citation nomme Châteauvillain par le terme de Castrum Villanum. En effet, le terme Castrum désigne un donjon, une enceinte fortifiée, deux éléments représentatifs de notre cité.
Plusieurs
théories ont été avancées pour expliquer le terme de Villanum.
L'histoire retient un homme d'origine germanique du nom de Willingus
ou Willencus qui était à la tête d'armées dans le comté de
Langres.
Il serait le créateur du poste fortifié, seul élément
constitutif de Châteauvillain au XIème siècle auquel il aurait
donné son nom Seulement constitué d'un donjon entouré de remparts
crénelés, ce poste fut édifié à des fins purement
militaires.
Notre cité possède un passé d'une très grande
richesse historique comme peuvent en témoigner les différents
blasons accrochés au mur représentant les différentes familles de
seigneurs qui se sont succédés pendant sept siècles.
Les quatre
premiers blasons représentent La famille des Châteauvillain dont la
présence s'étend du XIIème au Xlème siècle.
De cette période,
Châteauvillain en tire sa physionomie.